lundi 19 décembre 2016

L'hybridation des modèles : c'est possible !


La première Université des Entrepreneurs s'est tenue le 15 décembre dernier à Entreprises et Cités avec pour thème : C'est possible ! L'événement, organisé par le MEDEF Grand Lille, a rassemblé plus de 950 participants ! #UnivDesPossibles

Dans la continuité de la dernière Université d'été du MEDEF de juillet 2015 "Les jeunes prennent la relève"suite à laquelle nous avions co-écrit un article sur Entreprendre Autrement avec Fouad Talbi, j'ai eu l'opportunité d'y animer un atelier sur l'hybridation des modèles : les nouvelles formes d'entreprendre avec 10 témoins invités, chacun pionnier dans son domaine. 


Dans un monde en mutation qui s’accélère et se complexifie, l’hybridation des modèles est plus que jamais une réponse idoine à la transition de nos modèles socio-économiques, à la fois vectrice d’innovation et approche gagnant-gagnant pour tous les acteurs qui participent à une même dynamique collective et créative. Lors de cet atelier participatif, vous serez invités à faire des ‘rencontres improbables’ avec 10 entrepreneurs du changement qui viendront témoigner des modèles de transition qu’ils expérimentent dans leurs différents champs d’exploration : social business, management collaboratif, entrepreneuriat, éducation, innovation..

Vous pouvez retrouver et télécharger ma présentation sur Slideshare ;



L'hybridation est un terme emprunté à la biologie : le croisement naturel ou artificiel de deux individus (plantes ou animaux) d'origines génétiques différentes. 

Les résultats sur Google Images peuvent paraître inattendus : animaux hybrides comme les chimères, voiture hybride alimenté à l’essence et à l’électricité, objets inédits ou cyborg, mi homme mi machine.

 
Vénus Duck & Einstein : hybride & imprimées en 3D ! :-)

En tous cas, la tendance à l'hybridation actuelle des modèles peut se comprendre dans notre contexte de monde de plus en plus complexe et incertain : les solutions d’hier ne marchent plus et on ne peut plus comprendre le monde seul ; nous avons désormais besoin de systèmes d'organisation à intelligence distribuée. L’hybridation est le résultat de cette intelligence collective plus que nécessaire pour faire naître de nouvelles idées afin d'innover et survivre. La dynamique collective de mutualisation et de fertilisation croisée crée des bénéfices mutuels entre tous les acteurs qui y contribuent.

De l'hybridation, ressort la notion de complémentarité dont l'un des symboles est le signe taoïste du "Yin & du Yang". Le Yin et le Yang sont deux parties d’un seul tout, chacune renfermant une partie de l’autre : il y a un point noir dans le blanc, et un point blanc dans le noir. Ils nous rappellent que dans la vie, rien n’est jamais tout noir ou tout blanc à l'opposé d'une vision manichéenne des choses : il n'y a pas par exemple l'économie d'un côté et le social de l'autre - ce sont les deux faces d'une même pièce. Chaque chose a besoin de son contraire et ne pourrait exister sans lui. Le monde est non binaire et il est important de lutter contre la pensée en silos, les communautarismes et les extrémismes en "privilégiant le 'ET' plutôt que le 'OU'." (Edgar Morin).

La notion d'écosystème est clef dans le monde qui vient : comme dans la nature, l'entreprise organique a besoin de lien d'interdépendance et de symbiose avec son environnement et ses partenaires (l'entreprise étendue). 
Illustration d'écosystème Keyword for change

Les formes d'hybridation des modèles peuvent être très variées : 
  • Hybridation des vocations (l'avénément des Léonards : des personnes polyvalentes, tiraillées entre plusieurs centres d’intérêt, "multipotentielles")
  • Hybridation des formations (exemple de l'Iteem) et des cursus pédagogiques (exemple des Transition Labs)
  • Hybridation des projets pour l'innovation sociale et technologique (exemple du projet Toucher pour Voir
  • Hybridation des modèles d'entreprises sociales : mi entreprise, mi ONG par des entrepreneurs sociaux, croisements hybrides "entre Mère Teresa et Marc Zuckenberg"
  • Hybridation des lieux avec l'émergence des tiers-lieux mi-maison, mi-lieu de travail, véritable "Kfait du 21ème siècle" : espaces de coworking (comme le Mutualab), fablabs, laboratoire d'Eglise (comme le Comptoir de Cana), nouvel agora citoyenne (comme le projet du Farlab)
  • Hybridation des technologies faisant émerger la 3ème Révolution Industrielle (nouvelle forme de production d’énergie alliée à de nouveaux outils de communication : énergies renouvelables + communication en réseaux décentralisés avec Internet = rev3 en région)
  • Hybridation des usages avec la multiplication des "prosommateurs", à la fois consommateur et producteur" ou "pro-am", mi-professionnel, mi-amateur car "la frontière entre le professionel et l’amateur se brouille chaque jour davantage."
Dans un article du Digital Society Forum sur l'"Empowerment créatif", Nils Aziosmanoff parle de 'porosités et d'hybridations' pour libérer la création : « Dans le monde entier cette création est foisonnante, elle rencontre un public de plus en plus nombreux et familier des usages numériques. Mais pour que cette création puisse s’épanouir, il lui faut des lieux adaptés, des passerelles qui stimulent les échanges interdisciplinaires et favorisent les porosités et les hybridations. Car c’est toujours dans la rencontre que la nouveauté apparaît, ce que le numérique permet de décupler par les multiples liens qu’il permet. » 


L'atelier a été marqué par l'intervention de 10 témoins qui ont accepté d'échanger sur leur expérience d'hybridation respective :
Les participants ont pu échanger avec les témoins sous la forme de table-rondes participatives riches en partage et en questions notamment sur la question du financement de ces nouveaux modèles. 

L'hybridation des modèles économiques est plus que jamais nécessaire pour trouver un équilibre viable à ces nouveaux modèles. 

L'hybridation, c'est possible : ces pionniers explorent cette 'terra incognita' chaque jour  ! 


Rendez-vous l'année prochaine pour la seconde édition de l'Université des possibles ! 


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