samedi 11 octobre 2025

Atelier Eglise 2050 : Imaginons ensemble le futur de l'Eglise !

Et si nous prenions au sérieux la question suivante : à quoi ressemblera l’Église en 2050 ?

C’est le pari de cet atelier prospectif que j’ai eu la joie de co-animer dans le cadre du festival ECOPOSS – Voyage Extraordinaire et en collaboration avec le Diocèse de Lille

Durant 2h, avec une dizaine de voyageurs du futur, nous avons exploré, interrogé, imaginé, et surtout raconté : non pas ce que l’Église est, mais ce qu’elle pourrait devenir si nous écoutons les signaux faibles, nos désirs profonds, nos tensions collectives.

Cet article rassemble les traces vivantes de cette aventure. Bonne exploration !

Le support de présentation de l'atelier :


Après un temps d'inter-connaissance entre les participants, l'atelier a proposé aux participants de répondre aux questions : "Quand on parle Eglise dans le monde d'aujourd'hui, à quoi cela vous fait penser ? à quelles thématiques ? à quelles tendances ? à quels signaux faibles ?" sous la forme d'un nuage de mots. 

📌 Nuage de mots généré lors de l’atelier :


🧠 Analyse des tendances en germe :

Une Église en tension mais en transformation…
Voici les 6 grandes thématiques qui ont émergé du brainstorming collectif :

  1. Crise institutionnelle et perte de légitimité

  2. Petits renouveaux locaux (maisons d’Église, fraternités)

  3. Soif de lien, de communion, d’écoute

  4. Inclusion des femmes, des laïcs, des jeunes

  5. Spiritualité fluide, quête de sens hors des cadres

  6. Église comme laboratoire social ou “tiers-lieu spirituel”


Ensuite, à l'aide d'une intelligence artificielle générative pré-paramètrée sur ChatGPT, appelée "Notre histoire de l'Eglise en 2050", un compagnon d'écriture pour rêver, structurer et raconter l'Eglise de demain, chaque équipe a être guidée dans la rédaction de leur histoire du futur de l'Eglise en imaginant :  
- les thème(s) ou tendance(s) majeurs de l’histoire 
- le personnage principal et le lieu de l'histoire
- les péripéties principales
- les transformations de l’Église 
- les épreuves, conflits et questionnements soulevés dans l'histoire
- le message final pour le lecteur 
- Le titre de son histoire

📚 Les 3 histoires de prospective-fiction imaginées

Chaque équipe a imaginé un récit ancré en 2050, à partir d’une même phrase d’ouverture :
« Nous sommes le 10 octobre 2050. Je passe devant l’Église de ma ville, quand… »

Voici les 3 histoires générées : 

✍️ Histoire 1 – “Les Portes Ouvertes”

🌍 Thèmes : réemploi des bâtiments religieux

🎧 Audio raconté Écouter l’histoire

📖 Voici le résumé de l'histoire : 

En 2050, à Lille, Léa-Mathilde, étudiante athée venue du Jura, passe devant une église dont les portes sont ouvertes sur un concert et un mapping lumineux. Intriguée, elle entre pour la première fois et découvre un lieu modulable, mêlant art et spiritualité. Invitée à partager ses impressions, elle se sent écoutée et trouve le désir de revenir. Une semaine plus tard, elle participe au vernissage, renouant ainsi avec le sens du lien et de la beauté partagée.

 👉 Lire le texte complet ici

✍️ Histoire 2 – “Le chant du parvis”

🌍 Thèmes : La santé mentale des jeunes et l'isolement 

🎧 Audio raconté : Écouter l’histoire

📖 Voici le résumé de l'histoire : 

En 2050, Anna, une femme laïque de 50 ans, passe devant une église de verre au cœur d’une ville fragmentée. Elle y entend un jeune chanter seul sur le parvis et, portée par l’émotion, se joint à lui. Ce chant partagé devient une rencontre inattendue entre deux solitudes, un instant de fraternité dans un monde isolé. Anna comprend alors que l’essentiel de la foi tient peut-être simplement dans le temps qu’on prend pour se rencontrer et partager.

 👉 Lire le texte complet ici

✍️ Histoire 3 – “Sous la voûte du vivant”

🌍 Thèmes : Écologie intégrale et spiritualité du vivant, Place des femmes et coresponsabilité, Synodalité

🎧 Audio raconté : Écouter l’histoire

📖 Voici le résumé de l'histoire : 

En 2050, une ancienne église s’est métamorphosée en un lieu vivant, végétal et partagé, où se mêlent prière, jardinage, poésie et écoute. Anne-Sophie, en quête de renouveau spirituel, y découvre une communauté inclusive où les femmes prennent pleinement part à la parole et à la gouvernance. Une tension éclate autour de la place des femmes, mais se résout dans la reconnaissance de l’égalité profonde au cœur du vivant. L’Église n’est plus un clocher, mais une respiration collective enracinée dans la terre et le dialogue.

 👉 Lire le texte complet ici

🤖 Crée ta propre histoire avec l’IA

Tu veux écrire ta propre histoire de l’Église en 2050 ?

👉 Clique ici pour discuter avec le bot Notre histoire de l'Eglise en 2050 accessible avec un compte gratuit sur ChatGPT.

Laisse-toi guider. Choisis ton personnage, ton décor, ta transformation... Et écris ton propre récit à la première personne. Une manière d’exprimer ce que tu attends, espères ou redoutes de l’Église de demain.

✨ Conclusion : semer aujourd’hui l’Église de demain

Ce que nous avons vécu dans cet atelier n’était pas une simple fiction, ni un exercice d’imagination hors-sol. C’était une mise en mouvement. Un acte de foi, au sens le plus large et le plus vivant du terme : croire qu’un autre avenir est possible, à condition de le nommer, l’écrire, le partager… et surtout, de commencer à le vivre dès maintenant.

Notre conviction : l’Église de 2050 est ce que chacune et chacun en fera dès aujourd’hui.
Le futur n’est pas un horizon lointain : c’est un prétexte puissant pour réinventer le présent.

Alors… que ferons-nous demain ? Quel petit pas, quelle parole, quel geste, quel lien pour faire de nos lieux, de nos communautés, de nos engagements… une respiration commune ?

À nous de semer. 🌱

samedi 12 avril 2025

En 2025, traçons des chemins d’espérance !

En 2024, je nous souhaitais de faire le pari de la confiance. En 2025, je vous invite à faire un pas de plus, un pas plus exigeant, plus radical peut-être : faire le pari de l'espérance.

2024 nous a peut-être laissés avec le goût amer de la déception. Guerres, peurs, fractures sociales, dérèglement du climat, instabilité politique... Autant de vents contraires. Et pourtant : il ne faut pas renoncer. Car c’est justement dans ces nuits d’inquiétude que l’espérance prend tout son sens.

Comme l’écrivait Bernanos : "La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore."

Espoir ou espérance ? Une nuance décisive

On confond trop souvent espoir et espérance. L’un est fragile, l’autre est fort. L’un est tourné vers ce que l’on attend, l’autre vers ce que l’on vit.

Différente de l’espoir, l’espérance n’attend pas simplement que les choses changent. Elle s’enracine dans le présent, dans une attention profonde à ce qui est déjà là, et dans une ouverture au possible, au-delà des apparences. Là où l’espoir peut décevoir, l’espérance transcende, nous libérant de la peur de l’échec et nous invitant à une confiance pure. C’est une audace qui nous pousse à agir avec courage pour un avenir plus digne et plus beau.

Comme l’écrit Sœur Geneviève Comeau : « L’espérance se vit au présent… elle ouvre le réel à ce que l’on ne voit pas encore. »

Seul le pari de l’espérance est encore crédible aujourd’hui, car, comme le rappelle Saint Paul : "L'espérance ne déçoit pas." (Rm 5, 5)

Une illustration dans le style d'Alfons Mucha représentant un paysage hivernal serein. Au premier plan, des figures vêtues de robes fluides, typiques de l'Art Nouveau, tracent des lignes lumineuses dans la neige, symbolisant un chemin d'espérance. À l'arrière-plan, une mer agitée avec un navire pris dans la tempête, stabilisé par une grande ancre de navire traditionnelle bien visible, symbolisant la stabilité et la résilience. L'ensemble est encadré de motifs ornementaux de style Art Nouveau, avec des vignes, des flocons de neige et des motifs lumineux. La palette de couleurs comprend des bleus doux, des blancs scintillants et des accents dorés. Génération via DALL-E.

L'espérance est audace

Face au découragement, l’action devient l'antidote du désespoir. L'espérance n'est pas une attente passive : elle est un levier de transformation. Elle ose voir au-delà, elle nous pousse à choisir ce qui élève, à croire que nous avons du pouvoir sur le cours des choses, même minime.

Le pape François écrit dans Fratelli Tutti« L’espérance est audace. Elle sait regarder au-delà… pour s’ouvrir à de plus grands idéaux. »

Et Goethe nous confie : « L’audace a du génie, de la puissance, de la magie. Commencez dès maintenant. »

Il s’agit bien ici de choix courageux, de petits actes concrets, de décisions prises à contre-courant, mais toujours tournées vers la vie. L’espérance est risque, comme l’écrivait Bernanos, et elle ne se gagne qu’au prix de la vérité et de la nuit traversée.

L'espérance éducative

C’est sans doute dans l’acte d’éduquer que l’espérance devient la plus tangible.

Car éduquer, c’est parier sur l’avenir d’un autre. C’est croire que chaque élève, chaque jeune, porte en lui une promesse. Une graine de lumière, même dans les sols les plus arides.

Paul Malartre le disait avec justesse : « Espérer en l’élève, c’est aimer son avenir. »

Dans un contexte où les éducateurs se sentent parfois isolés, démunis, voire découragés, il est plus que jamais essentiel de raviver cette flamme éducative, cette passion d’espérer. Toute personne est Espérance incarnée, signe de vie. L’école, les lieux de transmission, les équipes pédagogiques peuvent devenir des lieux de vie, de recommencement, d’aurores nouvelles.

Le pari de l'espérance !

Même si les certitudes d’hier paraissent éteintes, et si les bourgeons de demain ne sont pas encore visibles, osons nous engager sur des chemins d'espérance. Des chemins incertains, parfois escarpés, mais porteurs de vie.

Spes contra spem – espérer contre toute espérance – disait saint Paul. Voilà le vrai pari de notre temps.

En cette année jubilaire qui s’ouvre, comme nous y invite le pape François, devenons des pèlerins d’espérance. Dans nos vies personnelles, familiales, professionnelles, associatives, éducatives. Soyons des témoins joyeux au cœur d’un monde qui doute. Pas des optimistes naïfs, mais des hommes et des femmes habités par une foi active, enracinée dans l’évangile et tournée vers un avenir à aimer.


Et si aimer était l’acte d’espérance ultime ?

En définitive, tout cela ne nous invite-t-il pas à aimer davantage ?

Non pas pour "sauver le monde" – ce monde n’est pas à sauver, il est à aimer. Comme il est. Dans ses tensions et ses promesses. Dans ses blessures et ses germes de beauté. Aimer plus fort, plus vrai, plus librement.

« Aime, et fais ce que tu veux. » disait saint Augustin. 

En 2025, faisons de l’espérance un style de vie. Et de l’amour, notre cap.

 
Statue ‘Entraide’ par Camille Colruyt à l'abbaye d'Orval

dimanche 28 janvier 2024

En 2024, faisons le pari de la confiance !


En ces temps mouvementés, il est grand temps de réaliser ensemble le « pari de la confiance » : pari de la confiance en soi, en les autres, en l’action, dans la jeunesse et surtout pari de la confiance en l’A-venir ! 


De l’importance d’y croire 


En effet, de Saint Marc à Pascal Obispo, en passant par Steve Jobs, « l'important, c'est d'y croire. » 


« Tout est possible à celui qui croit » (Marc 9:23)


« Ce qu’il faut, c’est croire en quelque chose : vos tripes, votre destin, votre vie, votre karma, peu importe. » Steve Jobs


Tous y croient. Tous croient qu’ils ont en eux cette étincelle qui enflamme le temps. Cela s’appelle la liberté. La force d’y croire brise des impossibles et met du sens dans les souffrances. Car la vie est parfois un torrent rude et une cascade de cruautés…


Mais croire, c’est aussi choisir de croire c’est-à-dire poser un acte de foi. La foi est une affaire de confiance (étymologie latine « cum-fides », littéralement « avec foi »). C’est adhérer à une proposition, non posséder la vérité.


« La confiance est un mot presque provocateur en ces temps de crise, de catastrophes écologiques, économiques, sociales, alimentaires et même... aériennes. Nous nous sentons le plus souvent impuissants, objets de forces que nous ne contrôlons pas dans un monde en pleine mutation. Les politiques semblent éloignés de nos préoccupations quotidiennes, les économistes sont dubitatifs, les financiers tentent de panser leurs plaies. Nous subissons... Et pourtant. On nous demande d’avoir confiance, en nous-même, en l’autre, en Dieu, en la vie. Dans ce contexte, garder espoir, avoir confiance en l’avenir de l’humanité et de la terre procède d’un tempérament, certainement, mais avant tout d’un choix. Le choix de faire son possible pour améliorer les choses sans désespérer, ni des autres, ni de Dieu. Garder confiance, c’est ne pas baisser les bras et continuer à marcher sur un chemin de justice en se disant ‘le reste nous sera donné par surcroît.’ » Marie-Caroline Durier



« La clef indispensable pour pouvoir avancer, grandir en humanité, grandir en sagesse, en épanouissement, en succès ; une clef qui nous permet à chaque fois de transformer les rêves en réalité et qui permet d’aller au bout de son possible : la Confiance. La confiance en soi pour pouvoir raisonner avec les autres, car en ces temps de situations anxiogènes, le manque de confiance rend le rêve impuissant, l’action incertaine, la motivation désincarnée. Or, qui vit en confiance, habite son coeur et celui qui habite son coeur est l’hôte de l’univers tout entier. Partout où il se trouve, il se sent bien. » Malek A. Boukerchi

Même quand tout semble perdu, il reste l’espérance ‘qui ne déçoit pas’. 


"Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ? (…) Cela s'appelle l'aurore." Jean Giraudoux – Électre


En 2024, « essayons d’être des redresseurs d’espérance » et croyons en nos capacités ! 



Le pari de la confiance en l'Autre


D’après Martin Steffens, « La confiance qu'on fait [à quelqu’un d’autre] a le courage de ne pas savoir : je ne sais pas à l'avance si le pari que je fais sur l'autre, et ce qu'il accepte en s'engageant, sera tenu. Il faudra peut-être recommencer : se fâcher, se remettre en question, puis pardonner, puis rebâtir. Car faire confiance n'est pas tendre à l'autre un piège : ce n'est pas lui demander plus qu'il ne peut afin de lui reprocher ensuite ses manquements. Faire confiance est un serment de fidélité : la confiance est patience, elle se tient aux côtés de l'autre, même et surtout quand il chute. Elle ne s'indigne pas, ne s'effarouche pas : elle soutient l'effort et sait la pesanteur. L'homme qui tombe pour la dixième fois ne saurait décevoir une confiance vraiment donnée car cet homme ne s'est-il pas relevée neuf fois ? »


Ce pari de confiance en l’autre, c’est donc supposer « la bonne volonté de jouer la carte de la grandeur de l’Homme plutôt que de rechercher d’incessantes garanties contre sa perversité. » Romain Gary


C’est aussi une question de regard bienveillant portée sur l’autre et accorder sa confiance à priori : ce qu’on appelle autrement la présomption de confiance qui permet de révéler l’autre en partant du principe que l’Homme est bon.


« Ce qu'il y a de plus beau à vivre, c'est de se sentir mis en confiance par quelqu'un, parce que la confiance révèle ce qu'il y a de mieux en chacun... La confiance est une expérience de libération. » Elena Lasida


La personne humaine apparaît quand elle entre en relation avec d’autres personnes, dit Martin Buber. Le monde subjectif, dit Siri Hustvedt, est aussi un monde inter-subjectif, le monde de moi et de toi, et tracer une frontière entre les deux n’est pas facile, parce que les autres font partie de nous.


Croire en le potentiel des autres et les regarder comme « des gens qui portent un trésor dans des poteries sans valeur. » (Corinthiens 4, 7-15) 


« Traiter les gens comme s’ils étaient ce qu’ils pourraient être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être. » Goethe

Le pari de la confiance en l'action


"Agir, c'est parier sur ce qu'on ne connaît pas." Maurice Blondel


S’appuyant sur Albert Camus, nous osons dire : « Même dans un monde absurde, on peut agir. Le seul sens d'un monde absurde finalement c'est l'action. » 


Si vous vivez dans un monde turbulent, qui change tout le temps, dans un monde où l'on perd ses repères, où il y a de l'accélération ; vous n’avez plus le temps de peser votre choix. Il reste cependant le choix de l'action : faire parfois un choix, prendre une décision, n'importe laquelle, puis à partir de ce moment là, tout faire pour que cette décision soit la bonne. En d’autres termes et en période de turbulence, la pertinence d'un choix de vie ne se construit plus avant de faire le choix mais la justesse d'un choix de vie se construit après qu'on ait fait ce choix.


C’est le sens du pari de l’action partagé par Philippe Gabilliet : « Pour certains, une bonne décision est avant tout une décision qui a été soigneusement préparée. Ce qui fait la qualité d’une telle décision est donc déterminée par ce que l’on fait AVANT de la prendre (…). Pour l’optimiste, la question se pose en fait en des termes tout à fait différents. Il veut lui aussi prendre la meilleure décision possible. Il est conscient (tout comme le pessimiste) qu’il existe sûrement de bonnes raisons de ne pas se lancer. Mais il va pourtant décider de le faire. Pourquoi ? Parce que pour l’optimiste, la qualité d’une décision ne se construit jamais a priori. En effet, dans la ‘vrai vie’, nous n’avons presque jamais le temps nécessaire pour laisser mûrir une décision. Des informations essentielles nous manqueront toujours ; et nous vivons dans un monde mouvant qui continue de bouger pendant que nous pensons à notre décision. Ainsi, pour l’optimiste, la ‘bonne décision’ sera la décision qu’il va prendre (quelle qu’elle soit et qu’il fera tout, ensuite, pour rendre vraiment ‘bonne’). Car pour un optimiste, ce qui détermine la qualité d’une décision qu’il prend, c’est toujours ce qu’il va faire APRES l’avoir prise ! »


Et le facteur déclenchant, pour les personnalités chanceuses, est presque toujours le passage à l'action : « Il peut arriver des choses à ceux qui attendent, mais uniquement celles laissées par ceux qui ont foncé », écrivait Abraham Lincoln. Car le chanceux récurrent est audacieux. Il fait confiance aux événements et fait le pari de l'action. Il n'hésite pas à demander, même s'il n'est pas sûr d'être entendu ; il essaye, même s'il n'est pas totalement prêt ; il fait confiance, quitte parfois à être trompé…


L’écrivain et savant allemand Johann Wolfgang von Goethe décrivait déjà au début du XIXe siècle tout ce qui se met en place à partir du moment où l’on s’engage : « En ce qui concerne tous les actes d’initiative, il y a une vérité élémentaire dont l’ignorance a déjà détruit d’innombrables idées et de superbes projets : au moment où l’on s’engage pleinement, la providence s’engage aussi. Toutes sortes de choses concourent à l’aider qui autrement ne se seraient jamais produites; tout un flot d’événements jaillit de la décision, suscitant en sa faveur toutes sortes d’incidents, de rencontres et d’aides matérielles imprévues, dont personne n’aurait pu penser ou rêver qu’elles lui arrivent. Quoi que vous fassiez ou rêvez de faire, faites-le. L’audace a du génie, du pouvoir et de la magie. Commencez dès maintenant ! »


Face à l'éco-anxiété, cette angoisse reliée à la crise écologique qui monte, le meilleur remède est peut-être l’action car « l’action est l'antidote du désespoir. » Joan Baez et « un esprit occupé n’est pas préoccupé »…


Pour les Optimistes de France, c’est bien un regard enthousiaste sur le monde qui engendre l’action ; et c’est l’action sur le monde qui nourrit en retour le regard optimiste sur ce dernier. L’optimisme s’affirme donc d’emblée comme ce cercle vertueux dans lequel on s’appuie sur ses forces pour reprendre le contrôle des événements, et ce afin de créer les ouvertures qui permettront de dégager les solutions, qui elles-mêmes contribueront à développer d’autres forces, etc.


« Etre optimiste, c'est faire un pari intellectuel et philosophique sur l'optimisation possible de la réalité : la vie est pleine de désagréments, les actualités apportent chaque jour leur lot de mauvaises nouvelles, mais l'optimiste sait qu'on peut arriver à faire mieux avec l'existant. » 



Le pari de la confiance en l’Avenir


Voici un extrait d'un édito de la revue Usbek & Rica : ‘Croire au futur, c’est penser qu’il y a encore des pages de l’histoire humaine à écrire, qu’on peut s’en sortir, au lieu de renoncer et de se retirer sur son Aventin, dans sa Zad, son île libertarienne ou dans l’espace, comme si c’était déjà foutu ici-bas. Et surtout, nous croyons à un avenir en commun. (…) Croire au futur, c’est donc, tout bêtement, préférer l’altruisme à l’égoïsme. Aucun bâtisseur d’abri antiatomique n’a arrêté la guerre froide. Ceux qui s’y sont collés, ce sont les démocrates et les dissidents. Pareil aujourd’hui : alors que le monde semble courir vers l’abîme, grande est la tentation de faire l’autruche et de dire à la manière d’un Louis XV : « Après moi, le déluge. » A la place de cette démission eschatologique, nous avons envie d’ouvrir des perspectives enthousiasmantes aux générations futurs. Certes, encore des grands mots. Mais même un signataire épisodique de pétitions est plus utile qu’un survivaliste qui abdique.’


« Croire en l’avenir, c’est croire que ‘ce qui arrive’ est une promesse. (…) Cela suppose de croire en l’autre, en la vie, en demain, un tant soit peu en soi aussi. De garder, au coeur le nécessaire a priori d’espérance et de bienveillance sur ce qui vient, sur ce qui est nouveau, et même inattendu. Même si cela déroute. » Raphaël Buyse 


Et s'il est facile de se convaincre que l'action d'un homme seul ne sert à rien, l'inaction a toujours un coût. Quand tout sera détruit dans les incendies ou les inondations, quand tous ceux qui en ont les moyens seront partis, que sera-t-il possible de faire ? Ce n'est jamais que l'aujourd'hui qui est l'instant propice pour agir ! 


Faire le pari de la confiance, c’est donc faire le pari, 

- qu'il est préférable d'avoir la foi, que de ne pas l'avoir ;

- qu'il est préférable d'être optimiste que pessimiste (parce qu'à la fin du voyage, l’optimiste aura passé un meilleur moment)

- qu'il vaut mieux croire en l’autre qu'essayer de le contrôler ;

- qu’il vaut mieux agir dans un monde absurde et turbulent en perpétuel changement et accélération que de ne rien faire et de se laisser submerger...


Et même si nous avons des désillusions, des doutes ou des déceptions et que l'on se soit finalement trompé, cela ne veut pas dire que nous avons eu tort d'y croire, d'avoir fait ce pari de la confiance sur l'avenir : on est plus gagnant à avoir la foi, à être optimiste et à faire confiance ! 


« C’est une folie de haïr toutes les roses parce qu’une épine vous a piqué, d’abandonner tous les rêves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu’on a échoué. C‘est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu’une d’elles vous a trahi, de ne croire plus en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle… » Le Petit Prince



« C’est un pari, bien sûr. On n’est sûr de rien, c’est vrai. C’est une affaire de confiance, assurément ! Cette affaire-là n’est pas une lubie, ou un caprice, mais un appel à oser quelque chose de neuf. J’y vois comme un appel ! » 


En 2024, faisons donc le pari de la confiance et cultivons la gourmandise du futur ! 


Que 2024 nous donne l’élan de tracer des chemins d’espérance ! Belle année pleine de douceur et de transformations fécondes.